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Etre une femme sauvage, c'est quoi ?



En fond, une végétation exotique dense d'un vert éclatant. Sur la gauche, une femme, cheveux brun longs, la tête levée vers le ciel et les yeux fermés peint son corps avec sa main droite. Sa main, son bras, son cou et son visage sont peints de vert et d'ocre jaune. Elle peint maintenant son torse.



Le première fois où j'ai entendu parler de la femme sauvage, je pense que c'était avec Ma Premo ou à son sujet. Je me souviens avoir ouvert de grands yeux que je qualifierais d'apeurés.

Tout m'effrayait dans cette vision de la femme.

Ce que j'y associais à l'époque ? Le bestial, l'incontrôlable, une liberté effrayante et dangereuse, une sexualité débridée, la sensualité nuisible... vous comprenez là que cela ne me donnait pas envie !

Je résonnais sur l'être meurtri que j'étais, enfermé pour se protéger, conditionné pour contrôler.

Cet être qui acceptait de ne pas vivre pleinement pour ne pas mourir vraiment.

Je n'ai pas consciemment choisi d'aller vers elle mais la liberté que je portais au fond de moi, elle, avait déjà choisi.


Avez-vous rencontrer votre animal de pouvoir ?


Chaque animal porte ses caractéristiques. Elles sont en résonance avec notre être, notre histoire et notre part instinctive. Il se pose comme un miroir de nos propres ressources, un enseignant aussi si nous prenons le temps de nous intéresser à lui.

Un animal de pouvoir, pourquoi ? La réponse différera selon les croyances mais ici je ne parle qu'à partir des miennes et de mon expérience. Alors je dirais que je vois « pouvoir » comme « permettre ». L'animal qui permet par ce qu'il porte et représente aussi affectivement et symboliquement. L'animal auquel je peux m'identifier pour capter des ressources que je ne suis pas prêt à reconnaître en moi-même.


Rencontre avec la louve


Un soir entre un stage avec Ma Premo sur les états modifiés de conscience et sa conférence sur le Sensora* (espace thérapeutique multisensoriel), j'ai fait un rêve dans une texture alors inconnue, un rêve plus vrai que nature comme on dit. Je n'en donnerais pas ici le contenu car c'est pour moi de l'ordre de l'intime mais ce que je peux vous partager c'est que j'étais moi-même et le loup et l'humain... Le lendemain, je racontais cela à Ma Premo. Elle rigolait et me dit « tu as rencontré ton animal de pouvoir »... une nouvelle découverte pour moi et surtout une nouvelle rencontre.


* Ma premo a créé avec Anadi Martel le Sensora (luminothérapie). C'est une technique que j'ai expérimenté.... obligée avec mon lien avec les états modifiés de conscience et la couleur !



Dans une forêt aux couleurs d'hiver avec par endroit une fine couche de neige, trois loups eurasiens se regardent. Ils sont marron clair et ocre jaune


La louve m'a accompagnée et m'accompagne encore dans tout le travail que je fais sur les notions telles que le clan, la solitude, l'autonomie, la transmission et la mère.

Ensemble, nous avons su libérer les entraves qui me privaient de ma propre force de sécurité, vous savez lesquelles, celles du « être gentille ». Celles auxquelles j'avais associé : ne pas riposter mais aussi « être au-dessus de tout ça » et donc laisser faire.

Savoir que je portais « ses crocs » et « son instinct de survie » m'a rassurée et j'ai pu commencer à expérimenter le fait de ne pas me laisser faire.

Dans cette rencontre, j'aurais pu me perdre aussi car j'ai cru que c'était ma seule et vraie nature. Je criais haut et fort à qui voulait l'entendre que j'étais différente, que je n'étais pas celle qu'ils connaissaient... bon, j'avoue, personne ne m'entendait, bizarre non?! Pas vraiment puisque j'étais la seule que je voulais convaincre.

La force de se défendre et d'attaquer si besoin a été mon premier contact avec le sauvage. Je l'ai intégré comme la possibilité d'un vrai choix d'être qui je voulais et ce, chaque jour. Ne plus me sentir prisonnière d'une seule solution mais bien libre de choisir ma ressource selon la situation.

Cela a pris plusieurs années et je ne dis pas que je n'ai pas eu peur. De quoi ? Sûrement d'être dans une réaction que je ne pouvais qu'envisager violente à la mesure de la violence que je m'infligeais dans ma « non réaction ». J'ai compris que seule l'expérimentation annihile les peurs fantomatiques liées à l'inconnu.


Rencontre avec Indien


Indien est le cheval couleur pie de mon amie Alexandra – Com'unique Animale. Depuis quelques mois maintenant nous proposons des Créations de tambours chamaniques & Cheval Allié, des informations sur ma page Facebook l'art de la Chamanka. Une évidence pour moi d'associer la relation aux animaux, ici les chevaux à la création de son tambour chamanique, symbole de la part instinctive que nous portons et à laquelle nous donnons vie.


Le deuil vécu après le décès de mon père a soufflé comme une bourrasque sur de nombreuses caractéristiques de mon état d'être et a accentué mes convictions à être celle que je suis, dans le respect des autres mais toujours en me tenant la main pour ne plus jamais m'abandonner. Cependant cette expérience m'a aussi déstabilisée dans les positions tranchées que je pouvais prendre, je sentais en moi des fusibles sautés et poser « là, ce n'est plus acceptable pour moi ». En regardant autour de moi, je voyais tellement d'autres façons d'être surtout dans la relation à l'autre que j'ai fini par comprendre que je ne fonctionnais plus ainsi, je ne pouvais plus, je ne voulais plus... je ne savais plus.



Un cheval couleur pie à droite, juste sa tête, les yeux fermés. A gauche, une femme avec des lunettes un foulard rouge et bleu avec des pompons autour du cou, et une capuche sur la tête tend ses mains vers le cheval. Il semble sentir la terre qu'elle porte dans sa main gauche


Lors de la dernière Création de tambours chamaniques & Cheval Allié -ici, article de blog-, j'ai vécu un échange intense, silencieux et profond avec Indien. Ce qui est ressorti de cette connexion ? J'ai compris comment je fonctionnais. J'ai contacté une autre facette de mon sauvage, celle que j'avais déjà pu contacter avec le monde végétal et tout particulièrement les arbres. Je me suis reconnue, j'ai intégré que « le sauvage » est ma nature et que ma liberté se trouve dans ma nature.

En le regardant, j'ai vu.

Je me pose à un endroit comme lui, Indien. Je suis là, présente. L'interaction avec l'autre se fait dans cet espace vide -vide de parasitages-, les choses se produisent sans volonté particulière. Lorsque l'émotion est là, je la vis et je retourne « brouter ».

J'erre sans but me nourrissant de ce que je rencontre, j'erre sans but car ce qui fait la beauté de la vie c'est le chemin emprunté car sa finalité, dans cette incarnation reste la mort.


Rencontre avec la nature


Cette facette fondamentale du sauvage m'a replongée dans mon lien à la nature et celui que j'ai plus particulièrement avec les arbres -un clin d’œil à mon père pour le prénom qu'il m'a transmis... Sylvie- mais sous un autre angle. Ce lien, je l'ai toujours eu, j'ai même vécu des guérisons dans mon corps grâce à lui. Là encore dans ce rapport à la nature, je pouvais m'étonner, non pas de ce que je ne vivais « pas » mais de ce que d'autres vivaient et comment ils le vivaient et l'exprimaient.

Mais maintenant que je vis mon sauvage, je comprends que comme le cheval, comme Indien, je fais partie du tout, je suis cette nature et non, je ne m'extasie pas devant un arbre, je ressens l'arbre, il est au même titre que je suis... et je partage avec lui ce lieu, cet espace temps, cet air, ce soleil... cette terre.

La beauté de la reconnaissance transparaît dans l'émotion ressentie et vécue pleinement.


Sauvage civilisé


C'est en allant en Guadeloupe avec Emmanuelle Guiard-Paulos pour la retraite Femme sauvage qu'elle organise -Prochaine Octobre 2024- que j'ai pris conscience de la femme sauvage que je suis, de la femme libre que je suis... Je savais que ce rendez-vous était là pour me permettre de faire le point entre ce que je ressentais et ce qui était. Et si tout cela n'était que ce que j'avais décidé de me raconter ? Vous savez qu'on excelle tous dans ce domaine ! Je suis encore émue en repensant à ce séjour en terre inconnue, oui, presque un an après, l'émotion est là, celle liée à cette paix, cette fluidité et simplicité à vivre cette expérience exotique... et intense comme je vis chaque étape de ma vie dans mon village du sud de la France.

L'extraordinaire dans l'ordinaire


Photo en noir et blanc, une femme sur une plage de Guadeloupe, à la végétation exotique, palmiers, joue du tambour chamanique. Elle porte un débardeur noir à fines bretelles et une culotte de maillot. Elle semble chanter.u


Avec ce voyage, j'ai entériné d'être « une » et donc libre. Je suis une sauvage civilisée. Ma liberté se trouve dans ma nature. Je reprendrais une expression énoncée par Laurent, lors d'un entretien pour la co-création d'une cérémonie sacrée des Louves -


« Je suis enfant de la terre, je suis enfant de la terre sans frontière ».



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