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Le Retraite Spirituelle Human au Kenya


Dans une forêt primaire au Kenya, un groupe d'européens est debout face à de deux Maasaï assis, ils sont en tenue traditionnelle rouge, ils tiennent un bâton. Les européens aux tenues variées portent des pantalons et des casquettes pour une majorité. La végétation est dense et d'une vert flambloyant


Cette retraite spirituelle organisée par Emmanuelle Guiard-Paulos vient de se terminer. J'ai pris quelques jours, il est temps pour moi de poser des mots à ce sujet.


Cette retraite spirituelle Human s'est vécue en Afrique plus exactement au Kenya du 12 au 19 février dernier.

Je me souviens de cet été-là, j'organisais dans le Var une rencontre de cinq jours « Rencontre de soi à Soi ». Emmanuelle m'avait demandé si elle pouvait sur une soirée proposer un rituel. J'avais naturellement accepté. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, elle avait participé à un voyage au son du tambour où elle avait rencontré un « loup bleu d'Afrique ». A la fin de cette rencontre de soi à Soi, elle m'avait regardée et dit « un jour j'organiserai un truc en Afrique ». Les années sont passées et depuis elle en a organisé des retraites spirituelles. C'est au retour de la Retraite Femme Sauvage en Guadeloupe que tout s'est mis en place. J'ai écrit plusieurs articles de blog sur cette magnifique expérience, vous les retrouverez ici.

L'évidence s'invitait, les contacts se prenaient et la retraite Human s'organisait.


En fond un ciel bleu azur. Au milieu d'une végétation verdoyante, un arbre majestueux s'élève. La photo ne permet pas de voir son sommet. Son tronc est comme constitué d'une multitude de branches ou de petits troncs.



Les Louves, co-créatrices du contenu de la Retraite Human.


Nous sommes plusieurs à intervenir dans les retraites spirituelles proposées par Emmanuelle. Sur la retraite en Guadeloupe, nous étions 3 à l'accompagner. Les trois mêmes pressenties pour co-animer avec elle la retraite Human en Afrique. Je remercie ici Priscilla Gissot et Céline Machy de m'avoir permis d'être celle qui allait co-créer ce moment d'exception.


C'était moi qui allais partir en Afrique au cœur de la forêt de l'Enfant perdu au Kenya. Le cadre était posé, la destination ? Le camp Neloïta créé par Alexandra (Nenkaï) et Memusi. Ce voyage nous mènerait au cœur d'une forêt primaire, dans un camp de Maasaï traditionnels, à presque 3000 mètres d'altitude.





Nous nous retrouvions, nous, les Louves prêtes à mettre en place cette retraite. Il était essentiel pour nous de marcher dans la même direction que les Maasaï tout en restant nous-mêmes.

C'est dans la fluidité habituelle de nos co-créations que le programme de la retraite Human a vu le jour. Tout s'est dessiné d'un trait, sans gommer et par la suite, chacune a apporté ses couleurs.



Oeuvre d'un artitste Kenyan, exposée au Musée National de Nairobi. Un grand cadre noir, fond miroir laisse apparaitre les personnes visitant le musée. Des leds multicolores éclairent des fils verticaux : violet, bleu, vert, rose clair, jaune, orange, rose fushia, rouge
Art Kenyan, exposition Musée national de Nairobi


Tout était prêt. Les rendez-vous visio et les échanges avec Nenkaï (Alexandra) et Alexia Chevron (la photographe de la retraite) via Whatsapp allaient bon train. L'organisation s'affinait.



La Retraite spirituelle Human






Le chemin dessiné par Emmanuelle et moi se voulait un chemin de rencontre avec soi-même dans son essence, son humanité.


Lors du transfert de Nairobi vers Narok puis le Camp Neloïta, nous avons fait une pause pendant laquelle nous avons invité chacun à s'écrire une lettre pour y déposer ses craintes, ses attentes, ses peurs profondes, ses rêves aussi... Tout ce qui était là pour eux avant de prendre leur place dans cet espace sans réseau, sans eau courant, isolé de tout... Cette lettre à eux-mêmes leur serait rendue lors du transfert de retour vers Nairobi.


Une fois sur place, les journées se présentaient ainsi : les matinées étaient rythmées par les ateliers des Louves et les après-midi dédiés aux enseignements et cérémonies Maasaï. Les soirées autour du feu étaient un espace de communion et de partage.


C'est au rythme des tambours, de nos voix, de nos corps et aussi des résistances, des libérations, des doutes et des envies que nous avons déroulé notre programme.

La proposition n'était pas anodine et même si certains n'étaient pas venus, de prime abord, pour vivre tout ça, tout le monde a joué le jeu. Tout le monde s'est laissé envelopper par le lieu et l'ambiance, chacun s'est senti libre de vivre à sa façon la proposition faite par nous dans cette exploration de soi.


Ensemble, nous avons pu, tout d'abord visiter la mise à nue sociale et le fait de se défaire de l'identité sociale.

Comment définir le « je suis » et ce qui a encore de la valeur en dehors des rôles que nous jouons dans notre quotidien.

La suggestion a été faite de venir présenter ce « je suis » au cœur du cercle. Il est important de dire ici que ces rôles ne sont pas des mensonges ou des leurres, ils sont des parts de nous, nos parts humaines. Ici la proposition amenait surtout à prendre conscience que nous pouvons nous perdre dans cette identification à ses rôles ou nous limiter dans un nombre infime de ces derniers. L'émotion était présente bien sûr, le rôle de parents étant celui qui était le plus présent, juste avant le rôle professionnel.





Nous avons ensuite ouvert un espace pour accueillir la différence comme une complémentarité et sortir de cette croyance qui place la dualité dans l'opposition.

Aller à la rencontre de l'autre en tant que ressource dont j'ai besoin à cet instant ou dans laquelle je me reconnais. Le regard pour reconnaître la ressource, le toucher pour l'intégrer. Pas si simple de pouvoir se reconnaître dans l'autre ou encore de voir l'autre comme une ressource. Nous sommes quand même en majorité dans le « je n'ai besoin de personne, je fais tout seul... ».


Le cœur à cœur s'est posé tout naturellement avec la création individuelle d'un Land'Art. Le cœur à cœur avec soi, le cœur à cœur avec sa propre nature, avec la nature. Cet atelier créatif était une porte à pousser pour aller vers la compréhension que nous sommes capable, même dans un environnement inconnu, de trouver un espace intime et sécure, de trouver autour de nous et en nous ce qui peut nous permettre de créer ce qui est beau et bon pour nous. Les participants étaient invités à moduler cette création au fil du temps et des expériences vécues, l'enrichir, le modifier... une matérialisation de leur propre transformation.

Une fois la retraite terminée, ils pouvaient restituer à la nature ce qu'elle leur avait offert.


Note à moi-même

Je trouve cet acte plein de sens. En effet, la nature met à disposition tout ce qu'il nous faut, nous nous en saisissons ou pas, nous nous ouvrons à notre créativité pour explorer et exploiter tout ça. C'est ça, l'abondance. Ne pas entrer dans la possession permet de maintenir l'abondance, rendre à la nature ce qu'elle nous a offert pour que sa richesse reste au service des autres et qu'à notre tour nous puissions bénéficier de ce que l'autre a restitué à la nature et dont nous pourrons nous servir.


Nous avons continué notre cheminement par le thème « le Sacré et/est l'homme ».

Espace d'introspection pour faire le point sur ce qu'est le sacré pour soi, regarder et embrasser librement sa ou ses croyances à ce sujet.

Nous sommes revenus aussi sur l'essence de notre être. Je m'explique. Nous sommes des êtres vivants régis par des processus naturels. Nous savons naître, vivre et mourir. Nous pouvons faciliter ces processus en les accompagnant et en créant les conditions d'intimité et de sécurité indispensable à cela. Malheureusement nous sommes plus dans une démarche de les contrôler, de ce fait au lieu de les faciliter nous les compliquons.

En ce sens, nous investissons nos rôles, nous les surinvestissons parfois afin de répondre à des besoins de réconfort, de responsabilité, de reconnaissance etc. Mais avec ou sans nous, le « je suis » existe, le lien existe. Je suis la mère de mes enfants même en n'investissant pas ce rôle ensuite je peux décider de l'investir pour être telle ou telle mère selon mes codes et mes valeurs, mais aussi mes réparations personnelles, mes peurs, mes loyautés, mes envies...


Enfin nous avons terminé la retraite par « Se déclarer à soi-même », c'est-à-dire s'écrire des vœux d'engagement avant de remettre ses habits sociaux et redéfinir ses priorités pour l'après. C'était un message à son Essentiel. Puis nous avons célébré ses vœux en les dansant, en les mettant en mouvement, en les chantant... en les animant et les rendant vivants.






La dernière soirée autour du feu, en compagnie des Maasaï s'est posée comme un cercle de clôture. Chacun a déposé ce qui était là pour lui par rapport à la Retraite en elle-même mais aussi par rapport à l'expérience vécue tout au long de ses 8 jours.


Pour ma part, j'ai chanté ce mantra, écrit par Fabrice Oromi

« En cette paix, joie, harmonie

  Chantées par nos cœurs réunis

  Béni soit l'amour infini

  Je suis maintenant et ici »


La rencontre s'est faite de regard à regard, de cœur à cœur. Intensité de la présence, simplicité de la présence.


Après une nuit d'orage et de pluie, le doute de pouvoir rentrer s'est invité à son tour. Jour J, grand soleil, les routes sont sèches, le retour programmé est lui confirmé.

Le transfert se fait à nouveau en jeep, avec un arrêt à Narok. Chacun est reparti avec sa lettre écrite lors du transfert Aller. Chacun a pu faire le point entre les projections faites sur ce voyage et ce qu'il a réellement vécu. Chacun a pris le temps de faire le point sur ce qui était, ce qui s'est vécu et ce avec quoi il rentre.


Le retour a eu lieu. « le voyage dans le voyage » - je reprends la formulation d'Audrey P. que je trouve si juste - continue. Chacun s'est vécu dans son humanité, dans la réalité de son humanité aussi bien en tant qu'être humain différencié de l'animal et du sacré que dans sa bienveillance et sa compassion envers les autres.


Pas à pas nous avançons un peu plus vers nous-même. Oser est indispensable mais se laisser le temps d'intégration est essentiel. Ce temps qui accueille dans un même mouvement les émotions, les questions, parfois les remises en question... ce temps qui ne demande rien d'autre que de juste laisser faire, se laisser vivre... et faire le point une fois le calme revenu.


Petits plus de la Retraite... ces moments pour soi






D'autres articles de blog trottent dans ma tête : Mon voyage au cœur de l'enseignement Maasaï – Création d'un tambour chamanique en terre Maasaï – Mon voyage au Kenya


Je vous dis donc à tout bientôt pour la suite de l'aventure Kenya...



Logo de l'art de la Chamanka : une spirale dessinée en noir sur fond blanc. Elle se déroule vers la droite, en bas au centre, elle est coupée par un trait vertical petit, lui-même coupé à l'horizontal à son milieu par un trait courbe, semblable à la courbe de la spirale, en bas, détaché un point. A gauche, la spirale s'arrête et laisse place à un point, un peu plus loin un autre point suivi par une larme dans la courbe de la spirale.



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