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La vie, chemin initiatique



Sur le sol de terre et d'herbe, des galets blancs forment un chemin droit
Or-photographie

La Vie, par delà la naissance et la mort est un cycle sans fin.

La vie, étape de Vie. De la naissance à la mort, je ne fais qu'un avec ce corps... c'est.


Et c'est là dans cet espace temps limité que je fais l'expérience. J'explore ce chemin initiatique que j'éclaire à chacun de mes pas, chacun de mes pas est lui-même guidé par chacun de mes choix. L'intégration de l'initiation vécue vient de l'acceptation de l'ensemble du processus : expérience et expérimentation. C'est pleinement accepter la responsabilité qui est la mienne dans ce que je vis.

Dans cet article, je parle de la vie, cet espace temps limité où nous nous sommes incarnés. C'est amusant de constater que notre incarnation se place dans un espace temps linéaire, c'est-à-dire un espace dans lequel les choses ne peuvent pas arriver deux fois identiquement; un espace, lui-même cyclique, où tout invite au recommencement. En posant cela, je vois parfaitement le processus de vie. Les cycles nous invitent à revisiter ce qui est, le temps linéaire nous offre d'avancer toujours et de comprendre que tout s'accumule et nous enrichit de nouvelles informations... c'est bien là notre trésor et notre abondance.


Parcours initiatique


En pensant à ma vie, j'ai eu envie de partager avec vous certaines choses que j'ai expérimentées... mais voilà, il y a beaucoup beaucoup beaucoup de choses. Je me demande même parfois quel âge j'ai. Je me souviens quand Karine, mon amie m'avait conseillé d'écrire tout ce que je vivais, captais et intégrais.... j'avais souri en lui répondant que je n'allais pas écrire un livre. Au moment où j'écris ces lignes, je me dis que cela m'aurait été bien utile. Certains souvenirs se sont posés comme des balises sur ce chemin que j'ai choisi. Ils éclairent encore ce fil d'Ariane que je tiens et qui est porteur de ma vérité à chaque instant de ma vie.

Pour moi, le chemin initiatique qu'est la vie nous fait naviguer dans un cycle sans fin : expérience – expérimentation – expérience – expérimentation – expérience etc...

Dans ma tête, c'est un feu d'artifice car chaque idée en amène une autre, fait un pont vers une autre et me conduit à une nouvelle réflexion et prise de conscience. Ca pourrait paraître épuisant, ça ne l'est pas pour moi. Pourquoi ? Parce que c'est au-delà d'un fonctionnement réfléchi et mental. Rien ne reste dans « l'idée de... ». L'énergie créée est investie, immédiatement ou presque dans la matière. C'est ce que j'appelle l'expérimentation. Ce qui fait aussi que c'est devenu un état d'être, c'est que cette expérimentation ne demande rien d'extraordinaire, rien de particulier ni dans l'espace où elle se vit, ni avec qui...

Je me souviens avoir dit, à plusieurs reprises lors d'ateliers qu'un battement d'ailes de papillon m'amener à -selon la formule consacrée- travailler sur moi. Et c'est vrai, même quand je joue à des jeux sur mon téléphone, certaines notions émergent, se présentent, se reflètent et je prends et comprends.... comment je le sais ? L'émotion est là, mon corps m'informe et m'offre la « preuve » physique de ce que je vis.... c'est la voie de l'intégration.


La magie de la vie se trouve dans la simplicité de l'ordinaire.



Tout cela peut paraître lointain voire abstrait. Je vais vous donner un exemple.


Il y quelques mois, j'ai retiré deux piercings. C'est rien et pourtant c'est énorme. Pourquoi ? Enfant, j'étais tombée en amour des oreilles d'une de mes tantes, oreilles percées de bas en haut. Je trouvais cela magnifique et j'imaginais aisément mes oreilles parées d'une multitude de boucles d'oreille. Le temps a passé, ma tante est décédée dans un accident, l'année de mon mariage.

Quand les piercings sont devenus à la mode, j'ai franchi le pas. Bon, j'avoue, j'avais déjà 4 boucles à chaque oreille. Dès le départ, mon corps a dit non à cette envie qui à la base semblait superficielle.

Mon corps a fait de la résistance, il n'a pas permis au perceur de faire son boulot et je me suis retrouvée avec une aiguille coincée dans le cartilage mais j'ai insisté et j'ai obtenu ce que je voulais et de multiples infections avec.... Des années à faire des piercings qui s'infectaient, qui faisaient mal... mais je m'attachais à « j'aime et je veux ».... donc je vivais tout cela en prenant mon mal en patience (et en silence) espérant que tout rentrerait dans l'ordre car vraiment mais vraiment ça comptait pour moi.

Une semaine avant d'enlever les piercings, j'ai fait un voyage pour aller voir ce qui se jouait par rapport à tout ça -je vous parlerais des voyages dans un autre article- Il est ressorti des mémoires familiales liées aux événements en Algérie avec une confusion sur « qui est l'étranger sur ce territoire ». Il est également apparu une cristallisation au sujet du décès de ma tante qui elle-même était née en Algérie. Bref, je vous passe les détails. J'ai laissé infuser l'information et je me suis dit que si je continuais à avoir des infections, j'enlèverai les piercings concernés. Aimer oui, mais dans la douleur et la contrainte... non. Cela ne valait pas la peine. C'est ainsi qu'un matin, constatant que le soin apporté restait sans résultats durables, je les ai enlevés. Depuis je me sens légère, j'ai lâché ce lien de fidélité qui pesait sur mes oreilles.

J''ai pris conscience que c'est la souffrance que j'ai décidé d'enlever, celle qui n'est pas plus acceptable parce qu'elle se vit par amour. J'ai lâché un certain contrôle sur ce que je voulais parce que je le trouvais beau...

Les mois ont passé. Je sais que ce geste « anodin » a fait bouger beaucoup de lignes... Je ne cherche ni à savoir, ni à comprendre. Je sais, je le sens... j'ai foi dans ce processus naturel de vie.


Et résultat : je peux à nouveau dormir sereinement sur mes deux oreilles, au sens propre comme au sens figuré.


Parcours thérapeutique continu


Je suis branchée sur l'expérience de vie en circuit continu comme tout un chacun. J'ai très vite accepté l'expérimentation aussi. Mais j'avoue qu'il y a eu des fois où je me demandais s'il y avait un bouton « arrêt » ou tout du moins « pause ». C'était avant de comprendre que je ne vis pas la vie, je ne subis pas les aléas de la vie... je suis vie, je suis. Et j'ai pleinement conscience que la mort, sera la dernière expérimentation de cet espace temps, ma dernière expérience de vie. Place ensuite à la Vie...


Processus d'intégration


Je vis une succession d'expériences auxquelles je ne suis pas attachée. J'ai vécu des expériences qui peuvent être considérées comme extraordinaires voire surnaturelles. Jamais je n'ai ressenti le besoin de les revivre, de « rester » dedans ou d'en parler. Chacune ouvrait un peu plus le champ des possibles et savoir que c'était possible, car je le vivais, me suffisait. Pas d'attachement... pas besoin de valorisation, de confirmation ou de reconnaissance. C'est d'ailleurs assez interpellant que cela se soit posé ainsi sur ce plan, puisque dans le même temps, dans mon parcours, je les recherchais professionnellement et familialement. Avec le recul, je vois cela comme deux expériences parallèles, non pas parallèles mais plutôt superposées que je vivais : une sur le chemin du doute et de la quête, une autre sur le chemin de la foi. La frontière a été de plus en plus poreuse pour finalement disparaître. Cela m'a permis de comprendre au fil des expériences que je n'avais pas besoin de rechercher à être validée, reconnue dans ce que je vivais... c'était « vivre » qui autorisait la validation et l'intégration était d'autant plus rapide et profonde qu'elle se faisait uniquement de moi à moi... en autonomie.


Peinture à l'huile, fond terre d'ombre et rouge (fondu dans la marron). En transparence multicolore une chaîne avec des mailles épaisses se brisent. Elle est entourée d'une fumée tantôt opaque, tantôt transparente.
10'Scala

Expérience & Expérimentation, la clé de l'autonomie


L'autonomie ou indépendance est cette faculté d'agir librement. C'est notre capacité à nous gouverner nous-même, selon nos propres règles et ainsi de répondre à nos propres besoins.

Cette autonomie pour l'humain n'est pas aussi simple à acquérir que pour les animaux. Elle est freinée par les enjeux relationnels et affectifs.

J'aime beaucoup cette définition de Nathalie Vallerand (le magazine Naître et Grandir)

«L'autonomie, c'est la capacité de répondre à ses propres besoins, de prendre et d'assumer ses décisions, tout en tenant compte de son entourage et de son environnement».

J'ai longtemps cherché un enseignant, un maître spirituel, un guide. Dans chacune des pratiques explorées, j'ai fait face à la même réponse « non, Sylvie, pas pour toi. » Pourtant il me semblait évident, à l'époque, que pour quelqu'un marchant un chemin identifié comme un chemin de dévalorisation, c'était le mieux. Je voulais qu'on m'enseigne, me valide, me reconnaisse. J'étais dans cette recherche tout en ayant déjà pleinement conscience que la Vie m'enseignait. Mais je ne voulais pas « être seule » et surtout, qui allait valider mon cheminement et confirmer mes choix ? Mon estime de moi ne m'autorisait pas alors un tel rôle.

Aujourd'hui avec le recul, je peux dire que sur ce chemin de vie, le point de départ a été ma propre rencontre... comme quoi ! Je m'explique. Oui, j'ai rencontré énormément de personnes dans ma vie et toutes m'ont beaucoup appris sur moi et c'est encore le cas. Mais le jour où j'ai pris la décision de devenir artiste peintre professionnel... je me suis écoutée et j'ai agi en conséquence. Je me suis donnés les moyens, je n'ai rien lâché. Je me suis ouvert en grand la porte de l'aventure, laquelle ? Celle de la rencontre avec moi-même.

Et comme tout est en lien, ces derniers mots me transportent dans les ateliers et les accompagnements que je propose ou encore dans la façon dont je me définis.


Je fais ce que je suis, ma richesse est l'expérience vécue et surtout intégrée. Ce que je partage aujourd'hui avec vous est tellement concret. Mais pourquoi ? Parce que l'écoute, la présence, la nature de nos échanges... tout n'est que le reflet et la résonance de l'écoute, la présence et les échanges que j'ai eus avec moi-même et qui font que je suis celle que je suis aujourd'hui.


Un pas vers l'autonomie à chaque étape de vie


Traces de pieds plus ou moins profondes sur un sable doré (plage). Les traces se dirigent vers le spectateur


Je ne vais pas reprendre ici toutes les étapes de notre construction. Cependant dès notre conception et je dirais même dès le désir (ou non) d'enfant, le lien se crée et teinte ce parcours vers l'autonomie.

Là aussi, avec le recul et l'expérience, je dirais qu'il est important d'accompagner son enfant à cette autonomie, je dis « accompagner » et pas « apprendre » et si c'est difficile et soyons honnête, ça l'est, il est tout aussi important de se faire accompagner pour explorer et révéler les enjeux inconscients de la relation à son enfant et aux attachements freinant ce processus naturel. Accompagner pour rester à l'écoute du rythme et à distance des attentes.


Quels sont les freins à l'autonomie ?


Les freins à l'autonomie sont nombreux. Je peux ici en citer quelques uns.

  • La nature du lien avec l'autre va imprégner notre structure et devient la nature du lien à nous-même.

  • La peur que l'autonomie nous coupe des autres et nous amène dans la solitude qui elle-même peut être vécue comme un abandon.

  • Les deuils non faits ou incomplets, ce sont les passages d'une étape de vie à une autre. Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est le révélateur de ce qui est à ce sujet.


L'autonomie et la mort

Dans l'accompagnement Thanadoula que je fais, j'ai pu constater qu'à l'approche de la mort ou à l'annonce prochaine ou effective de la mort de quelqu'un, le manque d'autonomie vient provoquer une implosion des deuils non faits ou incomplets. S'ajoute alors au chagrin une résurgence des liens d'attachement qui amplifient les émotions et se surinvestissent dans les différentes étapes du deuil.


S'accompagner vers l'autonomie


La Vie, par delà la naissance et la mort, un cycle sans fin.

La vie, étape de Vie nous invite à l'expérience. Nous vivons ainsi ce qui nous arrive et s'impose à nous. Nous nous offrons alors de vivre l'expérimentation, qui nous conduit à être maître de nos ressources et de modifier ou moduler les paramètres de l'expérience, c'est elle qui nous encourage à essayer... et sans enjeu c'est mieux (lol).


Vivre l'expérimentation est la clé de l'autonomie car elle nous pousse à sortir de la peur que nous avons à l'idée de faire certaines choses. Elle nous permet ainsi de créer notre propre sécurité intérieure.

Vivre l'expérimentation nous pose dans la matière et la réalité de notre propre pouvoir (dans la notion de « ce qui permet »).


La vie et moi ne sommes qu'un dans l'expérience et l'expérimentation


Un tronc d'arbre pris en photo au plus près du tronc, vue de bas en haut, comme si on levait la tête pour voir les branches et la cime de l'arbre. Le ciel bleu accueil des branches dénudées, elles sont floues. Sur le tronc, le lierre grimpe. Il pare le tronc de feuilles vertes.
Or-photographie

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