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Doit-on parler de la mort à son enfant ?

Le deuil et l'enfant



Sur le sol, parquet marron clair, une femme à droite assise en tailleur parle à un enfant portant sa main droite à sa bouche. Il est assis également au sol, collé à la femme aux lunettes.



le deuil est un processus naturel

Le deuil est un processus qui vient puiser en nous les matériaux utiles à la cicatrisation de cette blessure qu'est la mort d'un être cher. Et s'il est vrai pour l'adulte que le deuil est un processus naturel, il en est de même pour l'enfant. Néanmoins, les matériaux sont définis par la maturité de notre métabolisme physique et psychique. Alors oui, l'enfant a la ressource pour vivre son propre processus de deuil mais il est indispensable qu'il soit accompagné par un référent adulte.


Qui peut être le référent adulte ?


Le référent adulte peut être un parent, s'il est lui-même en pleine possession de ses moyens et de sa lucidité face à la situation. La nature du lien de l'enfant et du défunt peut venir brouiller les pistes du « qui est en mesure d'être accompagnant », c'est pourquoi, il ne faut pas hésiter à se rapprocher d'un professionnel dont la neutralité et l'écoute peuvent être de véritables atouts pour l'accompagnement de l'enfant.


Doit-on parler de la mort à votre enfant ?

C'est une question qui revient souvent. Pourquoi ? Parce que de nombreux parents se veulent dans la protection de leur enfant et d'autres se disent que les enfants ne comprendraient pas. Quelle que soit la raison, ils pensent alors que maintenir leur enfant à distance est la stratégie la plus saine et la plus appropriée. C'est louable mais c'est une stratégie qui aura l'effet inverse chez l'enfant même si cela ne se voit pas de prime abord.


Il est indispensable de communiquer avec son enfant

Les mots doivent être simples et adaptés à son âge. Et même si sa réaction n'est pas celle attendue, il aura entendu. La porte sera alors ouverte et permettra d'y revenir avec souplesse et calme quand le moment sera propice.

Il ne faut pas oublier que l'enfant est centré sur lui et qu'il ramène tout à lui. Il est la raison de ce qui va et la cause de ce qui ne va pas. Le silence de l'adulte laisse une place immense à l'imagination fertile de l'enfant. Et il ira ainsi chercher toutes les raisons possibles à son rôle dans ce qui se passe. Il s'enfermera dès lors dans la culpabilité et le jugement en lien à son hyper responsabilité.

La communication sur la mort effective ou à venir évite donc à l'enfant de se sentir responsable mais surtout cela lui évite d'ancrer un sentiment de rejet ou même d'abandon. En étant dans cette parole libre, vous posez un cadre sécure pour votre enfant. Il vous faut rester attentif à son attitude et observer les changements de comportement qui peuvent être parfois subtils ou même parfois bénéfiques à vos yeux.


Parfois l'enfant va spontanément poser des questions alors même que la mort n'est pas concrètement présente dans sa vie. Je pense que là aussi, il est important de ne pas tourner les talons en se disant qu'on aura le temps, que votre enfant est trop petit...


Le sujet s'invite, attention parfois il s'évite

Ce n'est pas toujours simple de discuter de ce sujet. A vous de répondre en toute honnêteté à votre enfant, et quand vous ne savez pas, simplement de le signifier. Soyez prêts à ce qu'il vous pose des questions déconcertantes, déroutantes parfois dérangeantes.


Au-delà de tout ce que je viens de poser sur l'importance de parler de la mort à votre enfant, il y a aussi l'accompagnement naturel du quotidien. Parler de cette étape de vie à nos enfants c'est sortir du tabou alimentant leur imagination et la peur. La peur de la mort est source de bien des angoisses d'un individu. Cette communication peut permettre de sortir de la diabolisation de la mort et apaiser ces angoisses légitimes de l'enfant.



Une petite fille blonde aux cheveux raides regarde à travers une fenêtre recouverte de gouttes d'eau laissant penser qu'il pleut à l'extérieur.  Son visage est tourné vers la gauche et laisse entrevoir son profil. Son jeune âge est trahi par la rondeur de ses joues


Faut-il que votre enfant voit le corps de la personne décédée ? Faut-il qu'il assiste aux funérailles ?


Il me semble qu'il n'y a pas de vérité à ce sujet. Votre enfant peut poser son choix et vous pouvez l'accompagner dans sa décision en lui expliquant simplement ce qu'il se prépare à vivre en le faisant et ne le faisant pas. S'il décide de voir le corps, il est important (surtout si le décès ne vient pas d'avoir lieu) de lui expliquer que la mort provoque des modifications physiques. S'il décide d'être présent lors des obsèques, vous pouvez lui proposer de participer à sa façon selon son âge et son envie (dessin, texte, fleur etc...).



Un enfant à quatre pattes au sol, se tient sur une main , la droite et peint de la main gauche avec un rouleau. Il étale sur une grande feuille blanche de la peinture jaune qui en se mêlant à la couleur bleue déjà en place donne un vert pomme lumineux


Lors des ateliers Thana que je propose, il y a souvent ce témoignage d'adultes qui souffrent d'avoir été mis de côté, enfants, lors d'un deuil d'un être cher, notamment de grands-parents. Ils souffrent encore bien des années après de ne pas avoir été autorisés à partager ces moments familiaux, de peine certes mais de peine légitime. Ils souffrent encore de s'être sentis rejetés, voire même niés dans leur souffrance et dans l'importance du lien qu'ils avaient avec le défunt. Cette mise à l'écart a impacté leur vie en ne leur permettant pas d'apporter le soin nécessaire à une cicatrisation profonde.


Reconnaître son enfant comme un être à part entière

... c'est aussi lui dire que vous lui faîtes confiance et qu'accompagné, il saura vivre son deuil à la place qui est la sienne, un membre de la famille, un être d'émotions. Lui laisser prendre sa place dans cet espace familial, au cœur de l'expérience c'est le mener à contacter ses propres ressources pour panser cette blessure profonde de séparation.


Trouver l'équilibre dans cette communication


Je reviens sur cette communication souhaitable sur la mort avec votre enfant. Je reviens sur le fait que cet échange avec lui peut ne pas être souhaité par vous, vous pouvez ne pas vous sentir capable d'aborder le sujet et c'est ok. La situation émotionnelle dans laquelle cela vous emmène peut vous couper de la lucidité et de la distance nécessaires pour être pleinement attentif et attentionné. Il n'y a pas de « c'est bien ou c'est mal ». Il est important de le reconnaître et de mettre en place ce qu'il faut pour qu'il se faire même en dehors de vous, auprès de quelqu'un de confiance ou d'un professionnel.


Trouver cet équilibre peut être compliqué, il faut pouvoir en dire sans trop en dire, parler de soi sans se déverser sur son enfant, partager son émotion sans envahir son terrain émotionnel, expliquer la situation sans effrayer... Dans cette optique, il vous faut prendre soin de vous avant de prendre soin de lui ou accepter de déléguer pour lui proposer un accompagnement neutre et pleinement dédié à lui.


Cet accompagnement s'adresse à chaque personne du système familial vivant cette épreuve de séparation liée à la mort. Cette étape de vie peut se vivre accompagné d'une Thanadoula qui saura vous apporter le soutien et l'écoute indispensables, vous permettra de souffler et de déléguer.



Un papillon orange à points marrons est posé sur la terre, prêt à s'envoler. Autour de lui brindilles, rondelles de bois et pignes de pin


La communication permet d'établir une relation, de révéler, souligner et de nourrir le lien. Dans un moment comme le décès d'un être cher, le sentiment d'appartenance est primordial. Il est ce qui permet de vivre cela « seul ensemble ».
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